Infection nosocomiale

Le terme nosocomial indique un cas bien précis d’infection. On l’utilise donc uniquement si certains aspects de l’infection en question sont respectés. Plus précisément, une infection est dite nosocomiale lorsque le malade l’a contractée dans un établissement de santé, c'est-à-dire qu’il n’en était pas atteint avant d’arriver dans l’hôpital ou la clinique. Bien sûr, avant d’employer ce terme, il faut être sûr que l’infection a bien été transmise durant le séjour dans l’établissement de santé et non avant ou après.

Etymologie

Si le terme nosocomial peut paraître incompréhensible au premier abord. Il faut étudier son étymologie pour se rendre compte du sens du mot et de sa signification. Il ne provient pas du latin, mais du grec. Ainsi, si l'on décompose le mot nosocomial, on a, d’une part le terme « nosos » qui signifie maladie et d'autre part le terme « komein » qui veut dire soigner. On obtient donc le mot « nosokomeion » qui signifie tout simplement hôpital en grec. Autrement dit, le terme nosocomial renvoie donc directement à l’hôpital et une infection nosocomiale indique donc une infection obtenue durant un séjour à l’hôpital ou plus largement dans tout établissement de santé.

Conditions

Le terme nosocomial ne doit pas être employé pour n’importe quelle infection pendant ou après un séjour hospitalier. En effet, elle doit répondre à certaines conditions avant de mettre en cause l’établissement de santé. Un patient peut très bien être infecté sans que ce ne soit la responsabilité de l’hôpital. Il peut avoir contracté cette infection avant d’être admis dans l’établissement de santé ou après. Il ne faut donc pas confondre une infection nosocomiale avec une infection d’acquisition communautaire.

C’est pourquoi, étant donné les responsabilités que cela implique, une réflexion et une analyse doivent être portées avant d’affirmer  ou non que telle infection est d’origine nosocomiale ou pas. LA première chose à savoir à ce sujet c’est que lors de son admission dans l’hôpital, le patient ne doit pas être infecté, et cela dans les deux jours qui suivent son arrivée dans l’établissement. En effet, pour qu’elle soit considérée comme nosocomiale, une infection doit s’être déclenchée au moins 48h après l’admission du patient.

Dans le cas d’une opération, l’infection peut être jugée nosocomiale dans un délai de 30 jours qui suivent l’admission dans l’établissement de santé. Pour toute mise en place d’une prothèse, ce délai peut aller jusqu’à 1 an.

Les causes

Paradoxalement le fait que la médecine a fortement progressé est en lien avec l’augmentation des infections nosocomiales ces dernières années. De façon plus explicite, on détermine plus facilement aujourd’hui si telle ou telle infection peut être qualifiée de nosocomiale ou pas. Autrement dit, de nombreux cas d’infections nosocomiales n’ont pas pu être considérés comme tels dans le passé du fait de diagnostics pas assez précis. Dans les faits, l’augmentation du nombre de cas est donc plus faible qu’on le pense, c’est juste qu’avant on ne savait pas forcément que telle ou telle infection avait été contractée durant un séjour dans un établissement de santé.

De plus, cette progression est également due à une amélioration thérapeutique de la médecine. Si cela peut paraître étrange, l’explication est relativement simple. En effet, le développement de nouveaux médicaments, de nouvelles thérapies et de nouveaux moyens de surveillance du patient peuvent être à l’origine d’une infection nosocomiale. Pour soigner une maladie, la médecine a donc recours à de nouvelles solutions qui peuvent, en contrepartie, faciliter l’apparition d’une infection nosocomiale.

Ainsi, on constate que les patients sont de plus en plus fragiles notamment au niveau de leur immunité. L’une des causes est la sur-utilisation d’antibiotiques qui développe des bactéries plus résistantes. La majorité des infections nosocomiales étant causées par des bactéries. De plus, le milieu hospitalier utilise davantage de désinfectants qui font que seules les bactéries les plus résistantes survivent.

La diminution du niveau d’immunité des patients, trouve aussi son origine dans notre environnement et nos comportements (pesticides, polluants, transports longue distance…). Ces déficits immunitaires peuvent aussi être d’origine congénitale ou causés par certains traitements contre des maladies, notamment néoplasiques, ou lors d’une transplantation d’organe. De même, l’utilisation de nouveaux outils comme les cathéters urinaires, les prothèses, les perfusions, la ventilation mécanique, etc. peut aussi favoriser le développement d’infections nosocomiales.

Bien sûr, il s’agit d’exceptions, ces nouvelles thérapies n’engendrent pas à chaque fois de telles infections, et une infection nosocomiale reste un cas mineur.